Choisir entre la SASU et l’EURL pour votre entreprise peut sembler complexe. Ces deux statuts juridiques présentent des avantages et des inconvénients spécifiques. Analysons en détail leurs différences pour vous aider à prendre la meilleure décision.
Régime social et fiscal : SASU vs EURL
Le choix entre la SASU et l’EURL impacte directement le régime social et fiscal du dirigeant. Ces différences sont cruciales pour comprendre les implications de chaque structure.
En EURL, le gérant est considéré comme un travailleur non salarié (TNS). Il est affilié à la Sécurité sociale des indépendants. Les cotisations sociales s’élèvent à environ 45% du revenu net. Un point notable à noter : même sans rémunération, le gérant d’EURL doit s’acquitter de cotisations minimales.
À l’inverse, le président de SASU est assimilé salarié. Il relève du régime général de la Sécurité sociale. Les cotisations sociales sont plus élevées, atteignant 80 à 85% du salaire net. Par contre, en l’absence de rémunération, aucune cotisation minimale n’est due.
Sur le plan fiscal, l’EURL est par défaut soumise à l’impôt sur le revenu (IR). Elle peut opter pour l’impôt sur les sociétés (IS). La SASU, quant à elle, est automatiquement à l’IS, avec une option possible pour l’IR pendant 5 ans maximum.
Voici un tableau récapitulatif des principales différences :
| Caractéristique | EURL | SASU |
|---|---|---|
| Statut du dirigeant | TNS | Assimilé salarié |
| Régime social | Sécurité sociale des indépendants | Régime général |
| Cotisations sociales | ~45% du revenu net | 80-85% du salaire net |
| Fiscalité par défaut | IR | IS |
Fonctionnement et gestion : comparaison EURL-SASU
Le fonctionnement quotidien de l’entreprise diffère selon qu’il s’agisse d’une EURL ou d’une SASU. Ces disparités peuvent influencer votre choix en fonction de vos objectifs et de votre mode de gestion préféré.
L’EURL se caractérise par un cadre plus rigide, encadré par la loi. Le gérant, obligatoirement une personne physique, dispose d’une marge de manœuvre limitée. Cette structure convient aux entrepreneurs qui préfèrent un cadre bien défini et des règles claires.
La SASU offre une plus grande souplesse et une liberté statutaire importante. Le président peut être une personne physique ou morale, offrant davantage d’options organisationnelles. Cette flexibilité est appréciée des entrepreneurs innovants ou ceux qui anticipent une croissance rapide.
En termes de développement, la SASU présente des avantages notables :
- Facilité pour accueillir de nouveaux associés
- Attractivité pour les investisseurs potentiels
- Transformation plus aisée en SAS que l’EURL en SARL
Concernant le statut du conjoint, l’EURL permet d’opter pour le statut de conjoint collaborateur, ce qui n’est pas possible en SASU. Cette option peut être cruciale pour certains entrepreneurs familiaux.
Création et formalités : EURL ou SASU ?
Les démarches de création sont similaires pour l’EURL et la SASU, mais quelques nuances méritent attention. Ces différences peuvent influencer votre choix, notamment en termes de coûts et de contraintes initiales.
Pour les deux structures, le capital social minimum est fixé à 1€. Néanmoins, les modalités de libération diffèrent :
- EURL : libération de 20% minimum des apports en numéraire à la création
- SASU : libération de 50% minimum des apports en numéraire à la création
Les formalités administratives sont généralement plus coûteuses pour la SASU. Cela s’explique par la complexité accrue de ses statuts et la nécessité potentielle de recourir à un expert-comptable dès le début.
Il faut souligner que la responsabilité du dirigeant est limitée aux apports dans les deux cas. Cette protection du patrimoine personnel est un atout majeur par rapport à d’autres formes juridiques comme l’entreprise individuelle.
Dividendes et aides : les spécificités SASU et EURL
La gestion des dividendes et l’accès aux aides sont des aspects cruciaux à considérer lors du choix entre SASU et EURL. Ces éléments peuvent avoir un impact significatif sur vos revenus et votre sécurité financière.
Concernant les dividendes :
- EURL : soumis à cotisations sociales au-delà de 10% du capital social
- SASU : pas de cotisations sociales sur les dividendes
Dans les deux cas, l’imposition des dividendes peut se faire au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30% ou au barème de l’IR après un abattement de 40%.
Pour les aides et allocations chômage, la SASU présente un avantage notable. Le maintien total des allocations chômage (ARE) y est plus facile. En EURL, les ARE peuvent être potentiellement minorées selon les revenus perçus.
Ces différences peuvent être déterminantes, notamment pour les entrepreneurs qui souhaitent bénéficier d’un filet de sécurité pendant le lancement de leur activité ou qui anticipent des revenus importants sous forme de dividendes.
En définitive, le choix entre SASU et EURL dépend de nombreux facteurs personnels et professionnels. Il est crucial d’analyser en profondeur votre situation, vos objectifs et vos contraintes avant de prendre une décision. N’hésitez pas à consulter un expert-comptable ou un avocat spécialisé pour un conseil personnalisé.